IN THE MIDNIGHT HOUR
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

 

 LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
O. Estebàn Lane Stanley
e s t e b à nLABYRINTHE DE SANG-TIMENTS
O. Estebàn Lane Stanley


groupe : V a m p i r e s
occupation(s) : p r o f - a r c h é o l o g u e
mood : i m m u a b l e
quote : Le monde n'est qu'une immense entreprise à se foutre du monde !

LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file Empty
MessageSujet: LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file   LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file I_icon_minitimeSam 11 Déc - 23:32

    Un clair de lune. Un obscur rayon qui te surveille. La voûte stellaire comme unique linceul, et l’épitaphe gravée dans la pierre. Décor lugubre dans lequel je me complais en silence, tel un fantôme d’outre tombe, une silhouette abstraite que tu retiens de force. Une gerbe de fleurs, des hortensias, tes préférées. Un murmure. Une larme hypocrite qui vient saler le marbre froid et que le vent balaye d’un souffle vif. Voilà tout ce qu’il reste de toi. Evasif, j’allume une cigarette et m’assois sur les restes de tes os, de la poussière dispersée par les rafales. J’observe tes voisins, tes morbides squelettes, amis charognes qui épaississent mon malaise jusqu’à me donner la nausée. Je ne me souviens plus de tes yeux, de ce bleu infini cerné de khôl, ni de ton sourire, de tes cheveux cendrés qui s’ébattent tristement sur tes épaules. Tu deviens floue. Je pense à toi parce que ça se fait, parce que ton souvenir se dissout dans l’espace temps, dans le vécu, et parce que je suis un lâche qui ne peux souffrir son indifférence, et qui préfère se fondre dans la masse des hypocrites plutôt que d’admettre sa minable râclure. J’expire un nuage de fumée, opaque, et je dessine une caresse sur ton nom, du bout des doigts. Je me souviens de tes courbes flétries, de ton regard figé dans la laideur, et de la pestilence qui coulait de tes rides. Détails insidieux et tenaces, qui te transforment en bête inhumaine, imparfaite. O mon absolue déjection divine.


    Tout le reste, le beau, le jeune, le clair, se disjoint peu à peu pour ne plus exister que dans l’improbable, amputant mon souvenir de toi, et ne me laissant que le moche, le vieux, le pâle. Démerde toi avec ça ; je t’entends crier du fond de la terre. Un cri de hyène, remplie d’une douleur que je n’éprouve pas. Je ferme les yeux une seconde, transcendé par ton amour blessé, par les morceaux de ton âme qui gisent sous mon cul. Je me sens misérablement petit sous le joug des étoiles. Le cimetière est sinistre, désert, les tombes sont abandonnées aux soins d’un concierge déprimé, qui défend son poste en lisant Play Boy ou je ne sais quel torchon du même style. Laïka n’est pas venue, oppressée par le manque de toi, par mon insuffisance glaciale et toutes nos maladresses. On ne t’aime pas, tu nous manque d’autant plus que l’amour n’est point, et que seul le besoin subsiste, incommensurable et pur. Nous ne savons pas vivre, et notre immortalité n’y changera rien … Nous sommes morts pour notre renaissance.


    Qu’est ce que t’en a à foutre ? Une nouvelle volute de fumée, plus grise que la précédente, et le rythme lent d’un cadran funéraire. Tic Tac … Le temps me file entre les doigts, je ne suis que son esclave, astreint par la puissance et l’inutile éternité. J’ai beau faire des efforts, je ne me souviens plus d’un nous, même lointain, et ton amour asphyxie, écrasé par mon perfide oubli. Je suis une injure vivante. Je suppose t’avoir aimé à ma façon, un jour, un matin, un soir … Je perds le rythme, le temps ne me suffit plus. Il me crache à la gueule toutes les années passées. Tous mes faux semblant. Je perds mon surplus de temps. Et Laïka dans tout ça … Ma mélinée, mon orpheline ? Obsession fatale qui gît dans ses veines : la mort. Désirs impis d’un suicide mis en scène. Beauté parfaite qui demeure dans la beauté des choses et qui me tue chaque jour un peu plus. Pourquoi concède t'elle autant d'attrait à une de si noirs dessins ? Pour une normalité hérétique ?


    Des bruits de pas, la porte rouillée qui s’ouvre en grinçant, et la silhouette voluptueuse d’un visiteur non désiré. Je jette à la poubelle mon monologue sentimental, pour absoudre l’intrusion d’un sourire modéré. Placide.
Revenir en haut Aller en bas
Hope Wither

Hope Wither


groupe : FRESHIE.
occupation(s) : Miss météo.
mood : Effrayée.

LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file Empty
MessageSujet: Re: LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file   LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file I_icon_minitimeLun 13 Déc - 1:20




L’envie de mourir. C’est étrange comme ce sentiment peut vous submerger sans prévenir. Il suffit d’une seule et unique fois, oui il suffit que cette petit idée germe dans votre esprit une minuscule fois, et elle reste gravée en vous jusqu’à ce que vous mettiez fin à votre vie, jusqu’à ce que la mort vous prenne enfin. C’était ce qui était arrivé à Hope. Un soir, en partant du manoir de ses cauchemars, en larmes, souillée, brisée, blessée, elle s’était dis, que la mort serait la solution idéale pour mettre un terme à tout ça. Elle y avait pensé dans un moment de faiblesse, alors qu’elle n’arrivait pas à remonter à la surface. Elle était rentrée chez elle, s’était endormie, et alors que l’expression veut que « demain soit un autre jour », cela ne le fut pas. Elle y repensa à son réveil, à son petit déjeuner, à son travail, elle y pensa sans arrêt. Ce n’était pas elle. Elle, Hope, était forte, c’était une battante qui obtenait tout ce qu’elle voulait à force d’acharnement. Oui mais voilà, depuis qu’elle était à Boston, sa vie avait basculé, elle avait assisté à un terrible spectacle et avait basculé dans un monde qui n’était pas le sien, celui des vampires. Si au début, elle avait choisi l’option « freshie » pour échapper à la mort et continuer à vivre, elle se demandait de plus en plus souvent si elle n’avait pas fait une erreur. Après tout, était-elle toujours vivante ? Officiellement oui, officieusement non. Elle n’avait plus de vie, si certains freshies, une fois la porte du manoir passée, parvenait reprendre le cours normal de leur vie, Hope n’y arrivait pas. Bien trop hantée par ces êtres de la nuit qui ne cessaient de s’incruster dans sa tête à n’importe quel moment du jour et de la nuit.

Perdue, et déstabilisée par cette vie, sa vie qui lui filait entre les doigts et lui échappait, Hope flânait, ou plutôt rodait, dans le cimetière. Une ballade étrange surtout lorsque l’on savait qu’elle n’avait personne à venir voir. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait là, elle avait l’intime conviction qu’en se rendant dans ce lieu, elle aurait une impulsion assez violente pour la mettre sur le chemin, le droit chemin. Et que celui-ci soit celui de la vie ou de la mort, elle avait besoin de quelque chose qui lui dise quoi faire. Malheureusement, le froid du marbre ne l’aida en rien. Les fleurs fanées sur quelques tombes, les noms gravés, rien ne l’encourageait dans un sens ou dans l’autre. La demoiselle passa alors vers un caveau, et sans vraiment savoir pourquoi, décida de pousser les portes rouillées de celui-ci afin de se rendre à l’intérieur. Elle le fit donc, descendit deux marches, et se figea en voyant une paire d’œil posée sur elle. Elle sentit son pouls accélérer, ses mains trembler. La raison ? Cet homme -si on pouvait appeler ça un homme- elle le connaissait, elle savait qui il était. Esteban Stanley. Comment le connaissait-elle ? Elle avait refusé de lui donner son sang. Dans un instant de pure folie, elle avait osé dire non à un vampire. Chanceuse, il n’avait rien fait. Mais depuis ce jour, Hope le fuyait autant que possible. Parce qu’elle n’arrivait pas à le cerner, parce que ce regard qu’il avait sur elle la terrifiait, parce qu’elle sentait l’envie en lui lorsqu’elle était proche de lui. Elle le fuyait parce qu’elle savait de quoi étaient capables les vampires, mais aussi parce qu’elle ne savait pas de quoi lui, était capable. Hope recula d’un pas, s’apprêtant à faire demi-tour quand elle murmura: « Je ne voulais pas vous déranger. » Oh qu’elle se détestait, qu’elle haïssait cette forme de soumission absurde et pathétique. Mais pourtant, elle avait beau essayer de prendre sur elle, elle n’y parvenait pas. Tout comme elle ne parvenait pas à quitter le caveau funèbre, bien trop pétrifiée sur place.


Revenir en haut Aller en bas
O. Estebàn Lane Stanley
e s t e b à nLABYRINTHE DE SANG-TIMENTS
O. Estebàn Lane Stanley


groupe : V a m p i r e s
occupation(s) : p r o f - a r c h é o l o g u e
mood : i m m u a b l e
quote : Le monde n'est qu'une immense entreprise à se foutre du monde !

LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file Empty
MessageSujet: Re: LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file   LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file I_icon_minitimeLun 13 Déc - 11:22

    Je la vois, cette petite chose de rien, ce corps scotché à une âme aussi fragile qu’éphémère, et qui me transcende pourtant de toute son insuffisance. J’entends l’appel qui résonne dans mon crâne, je sens mon pouls qui s’accélère et la sueur qui rampe sur ma peau de marbre givré. Je la vois telle qu’elle est, simple humaine perdue dans un univers trop vaste pour qu’elle puisse y trouver sa place, condamnée à n’être que l’objet de convoitises obscènes et sanguinaires. Je ressens sa solitude, son incompréhension, ses doutes, mais aucun sentiment ne peut assouvir ma faim, insatiable et intangible, qui me pousse à l’abject. Je voudrais lui prendre le menton, la caresser, la rassurer … Je voudrais lui dire qu’elle est jolie, vivante, et que tout va s’arranger. Je voudrais lui prouver qu’elle n’est pas qu’un instrument laissé au hasard de mains impies, et que sa vie vaut vraiment quelque chose. Je me tais, les mots restent coincés dans ma gorge, expirent avant d’avoir vu le jour. Je ne suis qu’un lâche dominé par des pulsions sacrilèges. Qu’elle fasse demi tour et vite, avant que je ne perde le contrôle de ma décadence, de ma délicate monstruosité. L’appel se fait plus pressant, mes tempes s’agitent de battements sourds, et je reconnais là les premiers signes de la barbarie. Je ne lutte pas, pourquoi le ferais je, n’est ce pas dans ma nature ? Et que peut on contre le naturel ? Je fais semblant, j’esquisse un sourire modéré, tandis que tout mon être résonne de cet appel … L’appel du sang !

    « Je ne voulais pas vous déranger … »

    Je ne réponds pas, je la contemple de mes yeux de loup, prêt à bondir au moindre geste de sa part. Il est trop tard, elle m’a dérangé … Mon intimité s’évapore, mes états d’âme sont réduits en cendres par ce regard pétillant, cette innocence soumise qui se propose à moi. Mon sourire est figé dans l’éternité, comme un auguste présage qui transpercerait le ciel. Au dessus de nous, les étoiles assurent la relève de la nuit sur le jour dans une valse de lumière douce. Une voix rauque, la mienne, suivi d’un souffle indolent …

    « Laisse moi goûter du fiel qui coule dans tes veines petite humaine … Jouissif outrage de l’homme sur la femme … »


    Je me souviens de notre première rencontre, dans un couloir désert et dépossédé de tout attrait. Nous nous faisions face, jugeant la puissance de l’autre, sa constitution, ses qualités enfouies sous un trop plein de déjections. Nous ne disions rien, combat morbide et perdu d’avance. J’étais attiré par le liquide écarlate qui brillait quelque part sous sa peau minable, par le joyau sanguinolent qu’elle arborait sans se douter de rien. Elle était ma trouvaille, mon trésor, mon unique obsession depuis ce jour. Je la voulais elle, et personne d’autre ne pourrait assouvir ma soif d’immondices. Une orgie, voilà ce que lui proposais drapé de ma dictature vampirique. Elle ne devait pas dire non … Elle ne pouvait pas dire non … Et pourtant !

    Une réponse prémâchée, taillée au cutter, qui m’avait laissé pantois. Je l’avais fixée dans les yeux, longuement, avant de tourner les talons, tentant de réfréner mon envie menaçante. Tout s’était passé en un éclair, en une fraction de seconde … Elle avait attisé mes angoisses, mes pulsions, mes désirs … Dans mes rêves les plus fous, je la voyais pâle, crucifiée sur une croix d’argent, les veines ouvertes et ruisselantes. Moi, je n’étais qu’un bel ectoplasme qui masquait la scène de son irascible envie. Mes lèvres contre sa peau, si douces, ma langue qui disparaissait dans les tréfonds de ses tripes, pour n’en ressortir qu’une fois colorée par le sang qui pleuvait. Elle était un met succulent, une boisson d’Eden pour un homme faible et sans force intérieure. Je voulais être son maître, unique. Je voulais la posséder. Entière.

    Son visage maquillé par la peur, et ma voix caverneuse, une dernière fois. Ultime.

    « Tu aimeras ça … Ils aiment tous ça dans le fond … »
Revenir en haut Aller en bas
Hope Wither

Hope Wither


groupe : FRESHIE.
occupation(s) : Miss météo.
mood : Effrayée.

LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file Empty
MessageSujet: Re: LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file   LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file I_icon_minitimeMer 15 Déc - 0:28




Elle ne comprenait pas. Non, elle ne comprenait pas pourquoi elle et pas une autre. Elle n’avait rien fait pour attirer l’attention, son attention. Si autrefois à New-York elle avait adoré jouer les lycéennes populaires et adulées, depuis qu’elle avait mis les pieds dans le manoir, elle faisait tout pour qu’on ne la remarque pas. Plus discrète que son ombre, plus silencieuse que les pas d’une souris, elle essayait de se fondre dans la masse, de disparaitre parmi les autres. Mais allez savoir pourquoi, avec Esteban, cela n’avait jamais fonctionné. Elle qui se croyait ordinaire -surtout depuis qu’elle connaissait l’existence des vampires- ne savait pas pourquoi il la regardait de la sorte…Avec autant d’envie. Mystère qu’elle n’éluciderait sans doute jamais. Dans tous les cas, se trouver dans la même pièce que lui - à savoir ici un caveau - n’avait rien de rassurant. Son cœur battait plus fort que la normale, et elle savait que les vampires sentaient et entendaient les pulsations des humains. Elle avait beau se concentrer pour se calmer et se maitriser, elle n’y parvenait pas. Les mains tremblantes, elle l’écoute lui parler de sa voix rauque et quelque part terrifiante: « Laisse moi goûter du fiel qui coule dans tes veines petite humaine … Jouissif outrage de l’homme sur la femme … » Certes la formulation était belle, élégante, et classe, mais le contenu l’était beaucoup moins. Hope se sentit frissonner face à ces paroles qui la terrorisaient, la rebutaient, la débectaient. Il voulait la boire. Elle. Comme si son sang était précieux - certes il l’était - mais elle n’était pas de la nourriture, elle n’était pas un vulgaire morceau de viande. Sans vraiment savoir où elle puisait sa force pour répondre elle lui dit en fixant ses prunelles affamées: « J’ai déjà dis non. Je n’ai pas changé d’avis. » Sa voix tremblotaient un peu plus qu’elle ne le voulait. Elle repensait à cette scène, à ce moment où elle avait osé se détourner de lui pour l’empêcher de se nourrir d’elle. Etrangement, il avait accepté sa réponse sans rien dire, sans rien faire, et depuis, Hope espérait secrètement qu’il l’avait oubliée, qu’il avait trouvé quelqu’un d’autre, qu’il était passé à autre chose. Mais apparemment ce n’était pas le cas, aussi étrangement que cela pouvait paraitre, il semblait toujours désirer boire son souffle de vie.

Elle avait réussi à lui dire non une fois, et à lui échapper. Mais serait-ce le cas aujourd’hui aussi ? Quelque chose lui disait que non, que c’était impossible. Un refus était peut-être acceptable, mais deux, étaient insupportables. La gorge nouée, elle attendait qu’il réagisse. Qu’il lui dise quelque chose, ou plutôt qu’il lui fasse signe de partir, évidemment, ça n’arriva pas. « Tu aimeras ça … Ils aiment tous ça dans le fond … » Hope fronça les sourcils, et recula pour partir, mais malheureusement la porte s’était refermée entre temps. Coincée contre la porte rouillée, la jeune femme repassait en boucle ces mots dans son esprit. Piquée au vif, et parce qu’elle détestait tout ce que les vampires pouvaient représenter, elle ne put s’empêcher de lui dire: « Tu te crois différent des autres ? » Notez le passage du vouvoiement au tutoiement. « Tu ne l’es pas, tu restes un animal, et je suis navrée de te l’avouer mais… » La bouche sèche, les muscles de son corps contractés à cause de l’angoisse et du stress, elle finit néanmoins par dire: « …quelque soit l’animal qui ose planter ses crocs dans ma peau, je n’en n’éprouverai jamais aucun plaisir. Je ne suis pas, et ne veux pas être un vulgaire morceau de viande. » Peut-être aurait du-t-elle se taire, et le laisser faire. Après tout, elle n’aurait eu cas fermer les yeux et attendre la fin de sa torture. Mais naïve, et têtue, elle s’obstinait à penser que certaines personnes -même des vampires- pouvaient changer d’avis et retrouver la raison après quelques paroles. Apparemment ce n’était pas le cas, puisqu’elle vit le vampire s’approcher lentement. Dans un murmure effrayé elle lui dit: « Ne t’approche pas. » Sinon quoi Hope ? Tu vas crier ? Parfait, personne ne t’entendra, et tu le sais parfaitement.



Revenir en haut Aller en bas
O. Estebàn Lane Stanley
e s t e b à nLABYRINTHE DE SANG-TIMENTS
O. Estebàn Lane Stanley


groupe : V a m p i r e s
occupation(s) : p r o f - a r c h é o l o g u e
mood : i m m u a b l e
quote : Le monde n'est qu'une immense entreprise à se foutre du monde !

LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file Empty
MessageSujet: Re: LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file   LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file I_icon_minitimeMer 15 Déc - 22:15

    Un instant de grâce. Elle se tient droite, prête à souffrir sa peur, ignoble fiel qui encense ses veines d’une aura nouvelle. Je la désire de toute mon ignominie. Je piétine mes scrupules de mes crocs acérés, prêt à souffrir ma bestialité, à coloniser sa gorge offerte, illuminée d’une lumière stellaire. Sous mes yeux miroite un repas, un met qui fait abstraction du genre et de l’espèce, qui titille mon odorat, à la manière d’un hochet pour enfant. Je te veux gibier cruel, et ton regard noisette n’y changera rien, bientôt tu seras mienne. La bête est là, présente, notez le donc à l’appel. L’homme n’est plus qu’un amas de tripes confondues dans la noirceur de sa nature. Il y a ce que l’on souhaite être, et il y a ce que l’on est. On coexiste, mais on ne cohabite jamais. Un pas en arrière, vaine tentative de fuite, échec pathétique, presque grossier. J’absorbe ta peur traîtresse, ton angoisse qui suinte dans tes yeux et par toutes les pores de ta peau. Une main tendue, que tu ne saisis pas.

    Tu restes un animal
    Tu restes un animal


    Perfide injure qui résonne tel un écho sur la zone érogène de ma démence. Je t’attraperai par les pieds si tu m’y obliges, traînant ce qui te sert de corps le long du sentier, telle une chienne, une vulgaire catin qui ne mérite que ma condescendance. La fierté est aux vampires ce que le sang est aux humains… Un anneau inaliénable. Ton insolence me sert de motif et d’absolution. Tes injures m’obligent, me confortent sur mon trône légitime. Les grandes rébellions aboutissent à de grandes œuvres, mais permettent aux opposants de sanctifier leurs guerres pour entrer du bon côté de l’histoire. Tu me facilites la tâche.

    Un temps, un silence obstrué des battements de ton cœur. Je glisse vers toi les mains tendues, pâle, tendre, émoustillé par ton immaturité. J’aime ce que je vois, ce que je sens. Il ne me reste plus qu’à te goûter.

    « Ne me quitte pas … Je ferai un domaine où le sang sera roi, où le sang sera loi … Je te raconterai l’histoire de ce soldat, mort de n’avoir pas su vivre … Non ma douce, ne me quitte pas. »

    La grille. Les portes de l’enfer se referment sur toi, pauvre créature sans défenses. Tu ne peux plus courir. Je suis là, j’hume ton parfum, je me sers de toi comme d’un sex toy pour apaiser mes envies païennes. Tu persévères, tu me fais presque pitié. Je voudrais croire que l’humain n’est qu’un instrument de vices et de pêchés, que les femmes ne sont que des diables déguisés, et que tu mérites l’outrage que je viens te violer … Il n’en est rien, et demain, les versets de la bible apaiseront mes tords. Comme toujours. Sommes nous si différents ?

    « Ne t’approche pas. » J’approche.

    Ma silhouette t’enveloppe comme une vulgaire poupée, mes lèvres frôlent ta peau suave, imprégnant ton manteau de mon odeur, de la frigidité exquise que je dévoile sous la lune. C’est ma façon de te dire que j’ai envie de toi. Tout est sang dessus dessous.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file Empty
MessageSujet: Re: LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file   LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
LIBRE ; Emmitouflés dans nos illusions, on ne voit pas le temps qui file
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
IN THE MIDNIGHT HOUR :: CITY OF BOSTON :: • Mattapan :: Forest Hills Cemetery-
Sauter vers: